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Prose Pseudo Scientifique
7 mai 2010

Inspiration

Ce soir, j'ai envie d'écrire. Mais pas seulement, j'ai eu envie d'écrire sur un blog.

Pourquoi ? Parce que le papier, ça brûle, et un disque dur aussi. J'ai toujours aimé écrire, mais malheureusement mes textes ont tous disparus lors d'un incendie. C'est pourquoi je me suis dis que stocker mes textes sur Internet les rendraient immortels.


Lorsque j'étais gamine, j'ai crée mon premier Skyblog en mode "kikoo lol", présentant mes amis et des images marantes. Puis est venu le blog un peu plus sérieux, avec des textes, mais toujours un peu superficiel, et virant vite à la crise adolescente, avec des textes et des images sombres révélant mon mal être enfantin. Enfin, il y a deux ans naquit le dernier, donnant une éphémère impression de bonheur pour révéler finalement mon état constamment blasé. Tous supprimés.

Aujourd'hui, je fais ce blog, non pas pour mes amis ni ma famille ni quiconque que je pourrais connaître, mais pour des inconnus aimant lire les pensées et état d'esprit d'individus et puis essentiellement pour moi. En effet, ça m'avait manqué d'écrire, j'en ai besoin. Et ensuite, c'est rassurant de savoir qu'une personne est au courant de ce qui se passe dans ma tête. Pour finir, tout ce que je vais mettre ici est strictement personnel et je n'ai vraiment aucune envie que mon entourage le découvre.


Bon maintenant je me présente. Je m'appelle Jade, j'ai 17 ans et je suis en première année dans une école de biotechnologies. Le reste, ça viendra au fur et à mesure de vos lectures.

Ensuite, voilà pourquoi j'ai eu envie d'écrire ce soir. J'ai eu une crise, et ça faisait longtemps que ça ne m'était pas arrivé. Ce soir, j'ai repensé un peu à ma vie, à ce par quoi j'étais passé, et ce que je vis en ce moment.

Depuis le début de cette année, je peux considérer que je suis sortie de ma "crise d'adolescence". En effet, en Seconde et Première, je suis passée par la phase, déprime, scarifications et compagnie. En Terminale, après deux tentatives de suicide, je me suis résignée et était tout le temps blasée, dans un mal être constant. Puis, cette année, nouvelle classe, nouvelles personnes, nouvelle vision des choses, nouvelle vie. Je suis passée dans ma phase "euphorique". Je me sentais heureuse, je faisais tout le temps la fête, ayant alcool et drogues à profusion. Bref je découvrais la joie des études supérieures.

Après deux mois et demi d'euphorie constante. Je suis tombée gravement amoureuse. Je l'avais déjà été auparavant. Enfin c'est ce que je croyais jusqu'à mi-novembre. Et depuis, un homme, cet homme, me rends heureuse comme je ne l'ai jamais été. Maintenant, j'ai vraiment l'impression d'avoir muri, grandi, et d'apprécier réellement la vie, de me rendre compte des choses importantes. C'est pour ça que quand j'ai eu ma crise ce soir, j'ai pu prendre du recul et me remettre à écrire.

Maintenant, la crise de ce soir.

D'abord, qu'est-ce qu'une crise chez Jade ? Ce sont des pleurs, de la rage, de la tristesse, une envie de faire couler le sang, de se faire mal, et que la vie n'est qu'un agrégat de malheurs. C'est ce qui m'arrivait régulièrement dans la période que j'appelle "crise d'adolescence".

Dans ma vie, j'ai cru avoir tous les problèmes du monde, avoir toutes les raisons d'être malheureuse ; entre les histoires de coeur, les psychoses, les cours, les amis... Mais alors jamais, au grand jamais, de toute ma période de crise je n'ai été complexée, malheureuse, à cause de mon physique. Pas de boulimie, ni d'anorexie, rien. J'étais mal dans ma tête et mon coeur, mais j'ai toujours été bien dans mon corps.

Mais il fallait bien que ça arrive. Maintenant que je suis bien dans ma tête et dans mon coeur, je me sens horriblement mal dans ma peau. Cela à commencé vers le mois de décembre. Moins de sport, une envie constante de manger et j'ai pris 5 kilos en 2 mois. Mais je m'en fichait au début. Jusqu'à ce que ma mère entreprenne un régime et qu'elle commence à me complexer. Après de nombreuses réflexions, des remises en questions, et de nombreuses crises de mal-être je m'y mis aussi. Erreur. Après quelques longs mois de frustration, je me suis sentie bien dans ma peu pendant environ 2 semaines. Puis, échec total. Aujourd'hui je n'ose même plus me peser parce que j'ai peur. je ne veux plus connaitre mon poids. J'ai du reprendre plus que j'avais perdu. Et j'ai de nombreuses crises de boulimie. Là, j'ai définitivement arrêté le régime. Car en effet, maintenant ça ne sert plus à rien de me priver alors que tout est à refaire...

Donc, ce soir. j'ai tout simplement encore trop mangé (gâteux, etc...). Mais ce soir j'ai dit à mes parents que j'avais arrêté le régime et le fait qu'ils soient au courant a rendu concret mon échec, me l'a renvoyé en pleine face. Et voilà. J'ai encore essayé de me faire vomir. Car je n'y arrive pas. Mais ce soir je commençais à y arriver quand je me suis résignée et me suis dit que ça ne servait à rien puisque je vomirais d'abord mon repas qui était relativement sain, et non pas mon goûter où je me suis goinfrée. Donc j'ai pleuré. Pathétique ? Ou pas. Je pleurais de rage. Scientifiquement, ce n'est pas de la faiblesse. En effet, dans notre corps, deux systèmes nerveux sont en concurrence. Le système nerveux sympathique et le parasympathique. Le premier est celui de l'excitation, de toutes les émotions fortes. Aussi bien la joie, que la rage, la douleur. Ainsi, il active fortement le rythme cardiaque, ce qui risque d'être nocif pour l'organisme. C'est pourquoi le système nerveux parasympathique agit en parallèle pour calmer le corps et les émotions. C'est cette dualité qui crée les larmes. Car ce duel entre les deux systèmes nerveux crée une sorte de choc pour le corps, qui n'a d'autre moyen que d'évacuer que par les larmes.

Voilà, je viens en quelque sorte d'expliquer pourquoi j'ai appeler mon blog "Prose Pseudo Scientifique". Parce que, en tant que scientifique, j'aime analyser, me poser des questions, et donner une explication rationnelle à ce qui se passe. J'aime ça.

Bref, j'ai eu envie de me scarifier bien que cela fait maintenant bientôt 2 ans que je ne l'ai pas fait. Je détaillerais une autre fois pourquoi me scarifier me fait autant de bien quand je suis énervée ou triste. Et donc je ne l'ai pas fait parce que, d'une part, je me suis promis il y a longtemps de ne jamais recommencer. D'une autre, maintenant que je suis plus en contact avec des professionnels, je ne peux pas prendre le risque d'une quelconque cicatrice pouvant compromettre mon avenir. Et enfin, sûrement la raison la plus importante, parce que je ne veux pas faire de peine et je ne veux pas décevoir l'homme que j'aime. Il ne comprends pas et ne comprendrais pas l'intérêt d'une telle chose. Il trouve ça stupide et ça lui fait pitié. Et il a raison quelque part. Bref, il saurait de plus que je ne vais pas bien. Et dans tous les cas je ne pourrais plus le regarder en face et ça me fait trop mal juste le fait d'imaginer que je puisse le décevoir.

En tout cas, je me suis quand même enfoncé les ongles dans la peau. Très fort. Et j'ai ressentit un plaisir incroyable, c'en était jouissif. Cela m'a tellement calmé. Comme quoi la mémoire du corps est impressionnante. Ce matin en biochimie, on a étudié la somesthésie. Et on a ainsi vu que lorsque le corps perçoit de la douleur, les nocirécepteurs (récepteurs de la douleur), deviennent plus sensibles voir plus nombreux au niveau du choc. Je pense donc qu'à force de coupures, l'intérieur de mon avant-bras gauche est devenu beaucoup plus sensible à la douleur. Vous devez donc vous demandez pourquoi ai-je ressenti un tel plaisir ? Parce que la douleur libère un certain nombre d'hormones dans le sang, dont la dopamine, l'hormone du plaisir. Ainsi, j'ai aussi développer un nombre de récepteurs à la dopamine plus important dans mon cerveau. Je la reçoit donc plus intensément. De plus, comme ça faisait longtemps, même si la sensation de manque a disparu, me faire du mal à nouveau fut intensifiée. C'est comme pour le tabac, l'alcool, la drogue ou le sexe. Si on arrête pendant longtemps, quand on en reprend, le plaisir est décuplé. C'est la même hormone libérée dans tous les cas. Et donc moi ma drogue, c'est ça, c'est cette douleur dans l'avant-bras gauche. Avec la nourriture depuis peu.

Et donc j'étais calmée. Sur le coup, comme lors de nombreuses fois après m'être goinfrée, je me suis dit que j'allais arrêter de manger, que j'allais devenir anorexique; ou encore que je m'en foutais, tant pis si je devenais une grosse vache. Ou encore, que j'allais me remettre à manger équilibré, tant pis pour aujourd'hui, je reprends bien demain. Mais malheureusement, je me suis déjà dit ça samedi, dimanche, lundi, mardi et hier. J'ai fait et mangé n'importe quoi.

Mais ce soir, un ami a mis les photos de mes dernières vacances sur Facebook. Je suis belle dessus, je souris. Je me suis re-rappelée que je suis heureuse en fait. Que j'ai des amis, que j'adore faire la fête, que je suis intelligente et que j'ai l'homme de mes rêves. Et puis en plus ce soir, j'ai bossé. Et oui, j'ai bossé, un peu, mes partiels. Un truc du genre une demi-heure, ce qui est ridicule mais énorme comparé à d'habitude où je ne fais rien. Donc je me suis dis, si j'arrive à prendre sur moi, à avoir la volonté de bosser, je peux avoir la volonté de remanger correctement. Et donc voilà. J'ai écrit sur une feuille mes règles alimentaires pour mieux manger. Parce que écrire ça rends les choses concrètes. Ce ne sont pas que des paroles en l'air. Je sais que cette fois je vais m'y tenir.

 

Et voilà je me retrouve ici.

Bienvenue.

 

[Two Door Cinema Club - Tourist History]

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